Recontre des Associations FNE Paris 28 septembre 2024

Yves Jouanique, co-président de FNE Paris et Olivier Ansart, président de l’association ASA PNE

Nos rencontres des associations FNE Paris ont pour objectif de renforcer les liens inter-associatifs et de favoriser les échanges sur les questions environnementales à Paris. À l’ordre du jour de cette troisième édition:

Les dernières évolutions concernant la révision du PLU et du Plan Climat,
Le lancement d’un groupe de travail “Axe Bastille-Stalingrad”
Un point d’actualité présenté par quatre associations adhérentes et
Un tour de table des préoccupations des associations présentes.

Plan Local d’Urbanisme

Yves Jouanique rappelle les principales étapes de la révision du PLU, soulignant que le vote en conseil municipal a été avancé à novembre 2024. Il attire également l’attention sur le rapport de la commission d’enquête, publié en juillet, dont les 20 recommandations sont peu prises en compte.
Ce manquement constitue un axe majeur de notre campagne de lobbying, que nous poursuivons à travers des rencontres avec les partis politiques, des tribunes dans la presse et des actions ciblées auprès des maires d’arrondissement. Par ailleurs, il est important de noter que le PLU n’est pas conforme au SCoT, un autre point de critique essentiel.

L’enquête publique a reçu 14 000 contributions, dont 10 000 liées au pastillage. FNE Paris y a contribué avec quatre soumissions, et 40 autres contributions ont été faites par des associations partenaires.

Les contributions de FNE Paris:

Révision du plan climat

Yves Contassot présente les grandes lignes et les principales critiques formulées par FNE Paris à l’égard du Plan Climat 2024-2030. Le projet, arrêté par le Conseil de Paris en décembre 2023, est actuellement en consultation publique jusqu’au 4 octobre 2024 avant son adoption définitive en novembre, en même temps que le PLU. Il s’agit de la 4ème révision depuis 2007.

FNE Paris, dans sa contribution de décembre 2023, déplore le manque de clarté et de synthèse, l’absence d’indicateurs intermédiaires, de précisions sur les moyens financiers, ainsi que l’absence d’une approche métropolitaine, ce qui limite la portée et la crédibilité du projet. Certains objectifs sont jugés irréalistes ou peu sérieux, comme l’augmentation de l’indice de canopée de 2 points (actuellement à 14,03) en cinq ans, la création de 300 hectares d’espaces verts en incluant les cimetières et hippodromes, la récupération de 100 % des eaux pluviales, ou encore la réduction des émissions de gaz à effet de serre alors que la ville n’a de contrôle que sur 5 % des émissions.

Création du groupe de travail « Axe Bastille-Stalingrad »

Bien que le projet de “Ramblas” ait été abandonné, la Ville de Paris ne renonce pas à ses ambitions d’aménagement pour cette partie de la capitale. Ses plans reviendront probablement après les élections municipales.
La création d’un groupe de travail “Axe Bastille-Stalingrad” est donc proposée afin de développer une contre-proposition d’aménagement incluant l’ensemble de cet axe, en amont des propositions de la ville, et d’être une force de proposition.

L’objectif est de :

Élaborer un plan réaliste, après recueil des avis de toutes les parties prenantes (résidents, commerçants, etc.)
Adopter une approche globale et systémique, avec une précision technique, en tenant compte des plans comme le PLU, le Plan Climat, ainsi que des recommandations d’experts
Participer activement à l’étude d’impact à venir
Éventuellement, élargir le périmètre à l’ensemble des canaux, de l’Arsenal à la Villette

Ce groupe de travail sera animé et coordonné par l’association « Sauvons Jules et Richard », avec un soutien potentiel d’un stagiaire ou d’un volontaire en Service Civique. Un appel est lancé aux volontaires souhaitant rejoindre ce groupe.

Zoom sur 4 luttes emblématiques

GNSA Bois de Vincennes

Jothi Lakshmi met en lumière les aberrations dans la gestion du Bois de Vincennes et leur impact désastreux sur la faune et la flore :
Abattage d’arbres sains : Des abattages devant le Château de Vincennes portent gravement atteinte à la biodiversité locale.
Gestion inadaptée : La pratique des coupes rases répétées contribue à une dégradation écologique significative.
Transformation en parc aménagé : Le Bois de Vincennes évolue vers un parc de loisirs, soumis à des manifestations et fêtes fréquentes, au détriment de son écosystème naturel.
Construction de la ligne 1 : Ce projet est destructeur pour la faune et la flore environnantes.
Les actions menées par GNSA Bois de Vincennes comprennent des manifestations, des recours gracieux et une pétition ayant recueilli 25 000 signatures. Une plainte est également envisagée.

Visualisez la présentation ici.

Sauvons la Rochefoucauld

Lise Grenier présente le contexte urgent concernant l’avenir de l’ancien hôpital de La Rochefoucauld.
En 2019, l’AP-HP a fermé cet établissement, un site historique de valeur patrimoniale, qui s’étend sur un parc de 2 hectares. Actuellement, l’AP-HP envisage de vendre le terrain à un promoteur, prévoyant la rénovation des bâtiments existants et la construction d’un immense nouvel édifice. Ce projet empiéterait sur des espaces verts protégés et défigurait le site.

L’association s’oppose fermement à cette initiative, plaidant pour une augmentation de la végétation afin de lutter contre le réchauffement climatique à Paris. La commission d’enquête sur le PLU a d’ores et déjà soutenu les préoccupations des habitants. Le projet doit être discuté au niveau politique avant le vote du PLU en novembre.

Le support visuel et editorial:
La Rochefoucauld, FNE 28_9_24, 2
La Rochefoucauld support visuel_compressed

Association des Riverains du quartier Daumesnil-Reuilly

Les membres de l’association présentent leur combat concernant la place Félix Eboué, dont le projet d’aménagement présente de graves dysfonctionnements. Ce projet ne respecte ni le principe de concertation, ni les exigences liées à la préservation du patrimoine, ni celles de la lutte contre le réchauffement climatique.

Un référé en urgence n’a pas abouti, mais un recours au fond est encore en cours. L’association appelle à une mobilisation collective pour renforcer leur influence sur les décisions d’aménagement. Ils demandent l’arrêt des travaux sur la place Félix Eboué, déjà bien avancés, afin d’ouvrir une phase de réelle concertation et de développer une vision d’ensemble pour l’espace.

Le support visuel et editorial
Riverains Daumesnil Reuilly Pres
Riverains Daumesnil Reuilly texte

Les Amis du Champ de Mars

Gérard Der Agobian présente les luttes de l’association qui regroupe les riverains des 7e et 15e arrondissements, préoccupés par le sort du Champ de Mars, le plus grand jardin de Paris, qui attire 20 millions de visiteurs par an.
Les défis auxquels ils font face sont multiples. L’association dénonce l’énorme pression événementielle qui nuit à la nature et perturbe considérablement la vie des visiteurs et des riverains (privatisation du parc, fermeture de rues et de lignes de bus, …). Ils souhaitent mettre un terme à cette surenchère événementielle.

L’incertitude entourant le départ du Grand Palais Éphémère à la fin novembre 2024 est également un sujet de préoccupation. Récemment, l’association a adressé une lettre ouverte signée par 9 associations dont FNE Paris à la maire pour lui rappeler son engagement et sa promesse.
En outre, ils s’opposent au projet ONE et ont remporté des victoires partielles (reclassement en EBC de l’emprise des bagageries). Les actions à l’égard de ce projet sont nombreuses incluant,entre autres, de nombreux recours en justice, des contributions au PLU et la demande de classement de la tour Eiffel.

Deux manifestations sont prévues : l’une en novembre 2024 pour la libération du Champ de Mars et une autre, plus festive, au printemps.

Le support visuel
Amis Champ de Mars S

Conclusions

Les échanges lors de notre rencontre ont mis en lumière un constat préoccupant : le manque de concertation de la part de la municipalité et, trop souvent, son refus d’engager des études d’impact significatives.

En effet, de nombreux projets sont déjà figés au moment des enquêtes publiques, et la précipitation des travaux entraîne fréquemment des changements irréversibles. Cette situation témoigne d’un profond mépris pour les droits des citoyens et d’une absence de vision globale dans l’élaboration des projets urbains.

Le manque de dialogue et l’absence d’études d’impact vont à l’encontre des objectifs recherchés : assurer une gestion pérenne des espaces verts, protéger la nature urbaine, apaiser l’espace public et adapter notre ville aux défis du changement climatique.

L’argument climatique doit devenir le fil conducteur de nos actions. Il est impératif de placer la santé environnementale et les enjeux climatiques au cœur de nos préoccupations pour atténuer les effets du changement climatique et préparer Paris aux défis futurs.

Nous pouvons identifier trois axes d’action à notre disposition

Qualité des Propositions: Notre force réside dans la qualité de nos propositions. Nous devons capitaliser sur notre expertise et chercher des compétences élevées pour aborder les sujets qui nous tiennent à cœur avec rigueur et innovation.
Vision pour Paris: Il est essentiel de continuer à développer notre vision pour un Paris résilient face au changement climatique. Nous devons nous interroger sur la préservation de notre patrimoine tout en garantissant une qualité de vie optimale et en préservant la santé environnementale. Comment garder Paris vivable? Quel Paris voulons-nous ?
Renforcement de la Concertation: Il est crucial d’intensifier la concertation et la coordination entre associations, citoyens et la ville de Paris. Adoptons une communication proactive et constructive, structurons notre réflexion, et affichons notre volonté de co-construire des propositions solides qui répondent aux besoins de tous.