FNE Paris par un recours gracieux du 4 juillet 2022 attaque le permis de démolir des installations de la DEVE (Direction de Espaces Verts ), rue Benoît Frachon, Porte de Montreuil et demande à la Maire de Paris son retrait.

Pour quelles raisons ?
FNE Paris dénonce l’opportunité de ce permis de démolir autorisé alors que les permis de construire liés au programme de réaménagement pharaonique de la porte de Montreuil ne sont pas aboutis et surtout fortement remis en cause. Ces démolitions, beaucoup trop précoces, mettent en danger les arbres et l’écosystème du site existant tandis que le projet global présente des risques importants pour la santé des populations exposées aux pollutions atmosphériques et sonores et pour l’environnement.
L’Autorité Environnementale, saisie en mars 2022 par la SEMAPA, Société d’économie mixte en charge pour la Ville de l’aménagement de la Porte de Montreuil, met l’accent sur les nombreuses carences de l’étude d’impact Porte de Montreuil et préconise notamment de réaliser :
«un bilan des avantages et inconvénients environnementaux des choix d’implantation notamment s’agissant des expositions aux nuisances sonores et à une qualité de l’air dégradée, comparativement à d’autres solutions de substitution raisonnables en termes d’emplacement, de formes urbaines et de programmation des lots bâtis »
«un bilan prévisionnel des émissions de gaz à effet de serre générées par le projet sur l’ensemble de son cycle de vie et dans le cadre d’une analyse de son empreinte écologique globale »

Pour la réalisation du projet, la mairie détruit un square, abat 250 arbres en pleine maturité et dit compenser la perte des espaces verts par une coûteuse dalle végétalisée de 5 000 m2 au-dessus du périphérique et seulement 216 replantations d’arbres.
Des carottages sur le parking où s’installent les Puces le week-end ont été effectués la semaine du 14 juillet en vue de constructions avec parkings souterrains, et ce malgré les récentes promesses de réexamen du projet par la Mairie au Conseil de Paris début juillet.

La SEMAPA a déjà abattu sans prévenir et sans impérieuse nécessité 76 arbres en pleine période de nidification. La biodiversité de ce site est en danger.

Nous dénonçons, de la part de la Ville et de la SEMAPA, la systématique de ces abattages et démolitions, très en amont des constructions de façon à rendre tout projet inévitable et fatal.
Étant donnée la situation d’effondrement de la biodiversité, il est inadmissible que des démolitions puissent être mises en œuvre tant que les permis de construire du programme ne sont pas purgés des recours ni la constructibilité du projet avéré.



Très récemment, la Maire de Paris a défendu la renaissance d’une ceinture verte intégrant le périphérique. Cette idée vertueuse est pourtant en totale contradiction avec les programmes de réaménagement des portes parisiennes prévus. Ceux-ci densifient à outrance ces espaces et y font disparaître les derniers reliquats de pleine terre et de nature. Ces opérations sont en outre complètement incompatibles avec les objectifs du PLU Bioclimatique que la Ville cherche à mettre en œuvre.
Le Conseil de Paris vient d’ailleurs de voter le réexamen des projets le long du périphérique et la possibilité d’utiliser le sursis à statuer.
FNE Paris demande la mise en place effective de ce moratoire Porte de Montreuil.

Personne ne remet en question la nécessité de réaménager la Porte de Montreuil laissée à l’abandon depuis trop longtemps. Mais plutôt qu’une opération pharaonique très contestée, il peut s’agir ici simplement de voirie et de mobilités douces, d’espace public, d’espaces verts et de végétalisation tout en veillant à ne pas supprimer la végétation existante. La Ville projetait d’y consacrer 40 millions, un projet moins coûteux abandonnant les constructions litigieuses lui permettrait de consacrer plus d’argent dans ces quartiers Politique de la Ville qui en ont tant besoin.
En matière d’urbanisme, l’avenir est maintenant à la réutilisation de l’existant et à la sobriété.