FICHE de SITE
Restructuration et extension de l’Ecole Supérieure de Physique et de Chimie- PARIS 5ème
Localisation:
Le site 10 rue Vauquelin, Paris, 5ème arrondissement.est occupé par l’ESPCI sur une surface construite de 24108 m2, il est constitué de plusieurs bâtiments, dont le linéaire des façades en briques rouges en fait un ensemble remarquable.
Description
L’Ecole, construite dans une zone d’anciennes carrières et aux abords de monuments historiques, est constituée d’immeubles délimités par les rues Rataud, Pierre Brossolette et Vauquelin.
L’ESPCI Paris, école fondée sous l’égide de la Ville de Paris en 1882 pour former des ingénieurs physiciens et chimistes, a un statut particulier : l’Ecole et ses bâtiments appartiennent à la Ville de Paris
Elle est célèbre pour ses 6 prix Nobel (Marie Curie 1903,1911… / Frédéric et Irene Joliot-Curie 1935 / Pierre-Gilles de Gennes 1991 / Georges Charpak 1992)
La nécessité de moderniser l’Ecole était incontestable.
Avant travaux de démolition et d’abattage des arbres
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La Ville de Paris a organisé un concours d’architecture pour sa modernisation, c’est le cabinet ANNE DEMIANS qui a été retenu par le jury en 2015.
Le coût de réalisation estimé en 2015 à 176 M€ sera à la charge de la Ville de Paris pour 80% du prix global.
Photo maquette 
Le choix de l’architecte Anne DEMIANS est de « tout démolir » et de proposer un projet qui se développe en «escargot », avec au centre un espace réduit clos de murs et une entrée de l’Ecole déplacée de la rue Vauquelin vers la place Kastler (entre les rues Brossolette et Rataud).
Sur certains plans initiaux associés au concours d’architecture les surfaces occupées par le projet englobe tout l’ilot actuel. Puis est apparue la scission de l’espace en deux parties :
-Un projet tel que décrit dans le Permis de construire de 34 244 m2 de surfaces bâties
-Un programme complémentaire dans le futur, avec les bâtiments restitués à la Ville de Paris, soit une surface de 7500 m2.
De plus, ces 7500 m2 « représentant un potentiel foncier de 12000 m2 » fera l’objet d’une « opération ultérieure de valorisation ».
Une opportunité financière pour la Mairie de Paris compte-tenu du coût très élevé du projet ?
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Cette « évolution » a permis au maître d’ouvrage (ESPCI) et à son maitre d’oeuvre ( EPAURIF/ pour Ville de Paris) d’ échapper à ’obligation de réaliser une étude environnementale et une enquête publique donc à une concertation de la population , la surface bâtie du projet devenant inférieure à 40 000 m2 :
Impacts architecturaux
Les bâtiments en façade constituent un ensemble architectural remarquable, marqué par la période des années 30 C’est la raison pour laquelle une demande d’inscription a été déposée en 2017 au Ministère de la culture (DRAC)
Une subtile confusion est entretenue tout au long du dossier sur l’utilisation du terme : « restructuration ». En réalité il s’agit de :
- La destruction des bâtiments rénovés et construits (surélévation de 2 étages des bâtiments en couronne) après les années 2000.
- La destruction de toutes les parties « ART DECO » construites dans les années 1930.
- La destruction de tout l’espace central végétalisé, planté de 50 arbres et de nombreux arbustes de qualité.
- Une surélévation du bâtiment nouveau,dans un site patrimonial / Montagne Ste Geneviève (suivant les endroits entre 7 et 14 mètres de plus que les bâtiments actuels)
- Une densification excessive de l’ilot, 19000m2 nouveaux construits au centre de l’ilot à la place des espaces verts.
La surface de plancher avant travaux est :17482m2 et la surface à démolir figurant sur les panneaux de demande de PC affichés est : 17140m2 .
Il s’agit donc bien d’une démolition totale de tous les bâtiments concernés par le projet. La conservation du seul mur en façade, le long des rues Brossolette et Rataud, ne donne pas le droit d’utiliser le terme de « restructuration ».
Etat avant février 2019
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Etat actuel
Impact sur la végétation
Destruction irréversible de l’arborisation de tout un îlot, de la faune et de la flore.
Le jardin intérieur comportait 6990 m2 de surface végétalisée plantée de 46 arbres de 9 essences différentes (dont entre autres une allée de platanes remarquables) et de beaux arbustes, tous abattus en février 2019.
Si pour l’architecte l’abattage de l’ensemble des arbres est « inévitable » les nouveaux arbres ou arbustes qui seront replantés, au mieux dans 5 ans, ne remplaceront pas l’effet bénéfique sur l’environnement des arbres anciens abattus
« Le jardin des chercheurs » situé au cœur de l’îlot et entouré de murs de 30 m de haut, sera effectivement une « clairière » (endroit dégarni d’arbres) toujours dans l’ombre.
L’installation de jardinières et de pavés enherbés ne permettra pas le maintien de la biodiversité et ne préservera pas du réchauffement climatique… alors qu’un seul des « arbres actuels est l’équivalent de 5 climatiseurs »
« Ce projet architectural et paysager n’offre pas de perspectives biologiques intelligibles. Le projet devrait tenir compte de richesses, non pas en les détruisant, mais en les intégrant, tandis que l’idée de jardins artificiels devrait être impérativement abandonnée. Cette démarche n’empêcherait pas de répondre au mieux aux attentes de la future Ecole, bien au contraire » (Avis d’un expert en biodiversité du Muséum d’Histoire Naturelle).
Conclusion
L’Ecole dispose actuellement sur le site Vauquelin de 25000m2
Ce nouvel aménagement va lui en donner 34000 m2 c’est-à-dire 9000m2 de plus. Mais elle perd la jouissance de 7500m2 actuels qui représentent un potentiel de 12000m2 (restitués à la Ville de Paris).
Peut-on considérer cela comme un gain pour l’Ecole ? Un tel projet qui n’a aucun respect de la biodiversité, du Patrimoine et de l’argent public se justifie-t-il ?
