FNE Paris avec huit autres associations de défense de la nature et du patrimoine, a signé une lettre ouverte (à télécharger ici) à la maire de Paris Anne Hidalgo, lui demandant de réaffirmer publiquement le départ définitif du Grand Palais Éphémère.

Pour rappel, la construction du Grand Palais Éphémère avait été motivée par la fermeture du Grand Palais pour des travaux de rénovation, dont la majeure partie a été achevée avec sa réouverture pour les JOP. Dès le départ, ce bâtiment était conçu comme provisoire, et son démontage était prévu contractuellement à la fin des Jeux Olympiques. Le Champ-de-Mars, site classé depuis 1955 et inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1991, fait partie des jardins parisiens dont la conservation est prioritaire en raison des perspectives qu’ils offrent.

Installé face à l’École Militaire, le Grand Palais Éphémère obstrue un axe majeur qui ouvre de larges perspectives sur des chefs-d’œuvre architecturaux du XIXe siècle, tels que le Trocadéro, la tour Eiffel et l’École Militaire.

En outre, la présence du Grand Palais Éphémère contribue considérablement à la dégradation de ce jardin classé, en raison de la surcharge événementielle. En 2022, sur la base des éléments de la mairie de Paris, le Champ-de-Mars a été occupé 4 jours sur 10 entre mars et octobre par des activités événementielles, et en 2024, il le sera 10 jours sur 10.

Ces événements successifs et incessants, qu’ils soient sportifs, commerciaux ou musicaux, ravagent le site année après année. Les multiples flaques d’eau témoignent du tassement des sols provoqué par le passage des camions. De nombreux arbres ont été endommagés par des engins de chantier, augmentant ainsi le risque de maladies et d’abattage.

Depuis quelque temps, GL Events mène une campagne dans les médias et en coulisses pour obtenir que son bâtiment dédié aux foires et événements soit maintenu quelques années supplémentaires.

Ils mettent en avant les résultats d’un sondage qui, pourtant, n’a pas proposé la possibilité de choisir la disparition pure et simple de la construction. Ils prétendent que le démontage entraînerait des coûts supplémentaires de plusieurs millions d’euros, alors que ces « frais », selon les principes de bonne pratique commerciale, ont été anticipés dès le début du projet, étant donné son caractère provisoire. Ils évoquent également un prétendu manque de lieux événementiels à Paris, sans fournir de preuves tangibles.

Notre réponse est sans équivoque : NON ! On ne peut pas indéfiniment concilier foire et jardin public… Le Champ-de-Mars ne supporte plus les privatisations incessantes, les montages et démontages d’infrastructures, et le bruit constant des groupes électrogènes. Il est temps de le laisser en paix.

Le Champ-de-Mars est un jardin public depuis un siècle – il n’est plus un terrain d’expositions comme il l’était au XIXe siècle. C’est un parc apprécié chaque jour par des milliers de promeneurs, qu’ils soient Parisiens, Franciliens ou venus du monde entier. Il doit pouvoir se remettre d’une année olympique où il a été fortement sollicité, afin de retrouver sa véritable vocation : être un beau jardin au cœur de la ville, où promeneurs, faune et flore peuvent se retrouver et se ressourcer.

Le Grand Palais Éphémère doit donc quitter le Champ-de-Mars fin novembre, comme prévu.