Les informations dévoilées par le rapport de la chambre régionale des comptes sur la ZAC Rive-Gauche confirment que l’opération immobilière Austerlitz relève d’une fuite en avant financée par un détournement des fonds publics, afin de réduire les déficits supportés par la SEMAPA et la Ville de Paris et satisfaire les demandes des promoteurs immobiliers.

 

Le rapport relève en effet que les évolutions successives du projet « ont bouleversé de façon imprévisible les équilibres économiques des opérateurs, impliquant de modifier les éléments de programme » conduisant en mars 2019 la SNCF, la SEMAPA et les promoteurs privés à s’accorder sur une révision radicale du cahier des charges, avec un quasi-doublement de la surface occupée par le centre commercial, qui passe de 10 740 m2 à 19 384 m2, le triplement des surfaces dédiées aux aires de livraison, une augmentation de 40% des surfaces de bureaux dédiées à la promotion immobilière privée, et un doublement de la surface dévolue au programme hôtelier.

Le collectif Austerlitz découvre à la lecture du rapport que ce changement d’échelle du projet s’est fait en dehors de toute mise en concurrence. Il constate que, suite à la crise majeure de l’immobilier commercial résultant de l’épidémie de COVID, la rentabilité de ce projet  à 1 milliard d’euros ne tient plus qu’à l’engagement pris par l’Agence Française de Développement (AFD) d’acheter pour 836 M€ la totalité des bureaux, soit une surface excédant de 20% à 40% ses besoins et un prix de revient de 18 500 € / m2 supérieur de 50% aux transactions comparables observées sur la ZAC Rive Gauche.

 

Le rapport rappelle en outre que la ville de Paris est le principal financeur et assureur en dernier ressort de la SEMAPA. Cette dernière recevant des promoteurs 200 M€ sur le projet Austerlitz, il en résulte que l’argent de l’AFD est utilisé au travers de cette opération pour combler le déficit de la Ville de Paris.

 

Le collectif Austerlitz appelle le gouvernement et le parlement à exercer leur devoir de tutelle sur l’AFD pour imposer la résiliation de la promesse d’achat qu’elle a signée et faire ainsi cesser ce scandale : l’aide au développement détournée pour maintenir sous perfusion un projet qui ne répond plus à aucune logique économique et qui est en contradiction complète avec les engagements pris en terme de lutte contre le dérèglement climatique.