Communiqué des associations FNE Paris, Amis de Bercy Charenton, Val de Marne Environnement, SOS Paris, Riverains des Messageries, ISFLL, Vivre à Paris-Picpus XIIème, AUT 13, GNSA Vincennes, Collectif Maillot, Collectif Baron Leroy, Oasis verte du 12, 4250, APLD 91, Tunnel des Artisans, ASA PNE, ADBV, Netter-Debergue, Alternatiba Paris
La virulence de la mobilisation contre le monstrueux projet initial hyper dense et ses 6 tours a conduit la municipalité à la complète remise à plat du projet. Mais malgré de notables avancées, dont une appréciable dédensification, les nouvelles orientations présentées pour le secteur Bercy Charenton en vue d’un vote au Conseil de Paris en juillet prochain restent inacceptables.
Les associations, dont FNE Paris notent avec satisfaction l’abandon des projets de tours de grande hauteur, immeubles particulièrement énergivores et peu durables ainsi que l’augmentation de l’espace vert de 2 à 3 hectares et la part de pleine terre.
Mais comme l’arbre qui cache la forêt, ces améliorations ne peuvent masquer le manque cruel de remise en cause globale de ce qui est le plus inacceptable : la construction de nombreux bureaux et logements en bordure de l’échangeur de Bercy, un des endroits parmi les plus pollués de Paris.
A proximité de l’ancien Bastion (Monument historique) le nouveau projet, 3900 emplois et 5500 nouveaux habitants, même diminué drastiquement, reste d’une densité insupportable, entre périphérique, voie express rive droite, boulevard des maréchaux et faisceau ferroviaire de la Gare de Lyon. Les immeubles d’habitation s’élèveront à 50m de hauteur pour maximiser une densité déjà bien trop élevée.
Ces nombreux bureaux vont contribuer à accentuer encore le flux pendulaire Paris – banlieue avec un impact négatif sur les conditions de déplacement des salariés et induire une augmentation de pollution.
Le nouveau projet prévoit encore la disparition d’un espace vert existant et l’abattage de 50 arbres pour construire un collège sur l’emprise du stade sportif en libre accès Cardinal Lavigerie alors que les stades sportifs manquent si cruellement.
Si, les tunnels, véritables réfrigérateurs naturels, ont été sauvés de la destruction, grâce à la mobilisation et au dialogue avec la municipalité, ils ont été sortis du projet tout comme de façon incompréhensible la gare de la Rapée et tout est encore à craindre pour leur destination d’usage.
Ce nouveau projet Bercy-Charenton reste malheureusement dans la continuité du précédent, celle d’un urbanisme délétère, il ne propose pas de réponse ambitieuse face aux enjeux environnementaux et bioclimatiques.
Le dantesque projet miroir Charenton-Bercy à Charenton en continuité de Bercy-Charenton via le prolongement de la rue Baron-Leroy, avec 360.000 m2 de planchers, 15.000 emplois et 1000 logements, porte les mêmes stigmates en ignorant les effets cumulés de congestion de cet urbanisme révolu.
La transition écologique des territoires est une urgence qui devrait s’appuyer sur des projets intercommunaux d’intérêt général de part et d’autre du périphérique.
L’Etat ne peut rester hors de ce débat qui concerne la nécessaire restructuration à terme de l’énorme échangeur de Bercy.
Enfin la France est régulièrement condamnée pour son manque d’actions réelles et concrètes en matière de lutte contre la pollution atmosphérique. Les grandes villes sont particulièrement concernées. Même si la ville de Paris a fait des efforts, les résultats ne sont pas à la hauteur, loin s’en faut.
Il faut avant tout cesser de construire à proximité des lieux les plus pollués à commencer par le périphérique. Sa transformation en « boulevard urbain » est une piste sans doute intéressante mais tant que son niveau de pollution restera très au-dessus des normes, aucune construction ne doit être élevée à proximité. La Ville de Paris a d’ailleurs déjà été retoquée pour ses projets en surplomb du périphérique Mille Arbres et la Ville Multistrate.
Les associations, dont FNE Paris demandent que la ville révise en profondeur le projet Bercy-Charenton afin qu’il réponde aux enjeux environnementaux et bioclimatiques et que personne ne risque sa santé dans un logement, bureau, équipement, mal situé dans un lieu connu pour être gravement pollué.