Sanctuarisons le site du Couvent Reille : pour un sursis à statuer

Communiqué de presse

Lettre ouverte aux élus du Conseil de Paris

Madame la Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers,

FNE-Paris vous demande d’avoir la sagesse de mettre un point d’arrêt au projet immobilier du site Reille, 14e, en décidant la sanctuarisation du site et un sursis à statuer, afin d’en préserver l’intégralité du patrimoine naturel et historique.

En effet, le Couvent Reille est menacé par un projet immobilier d’ampleur qui détruirait une partie du bâti historique et entaillerait largement l’espace vert protégé.

Mobilisés depuis plus de deux ans, les habitants réunis au sein du Conseil de Quartier Montsouris-Dareau et de l’association Exemplarité 14, ont alerté les élus.

A leur écoute, plusieurs élus ont par le passé déposé des questions et des vœux aux niveaux de l’arrondissement et de la Ville de Paris.

Ce projet constitue une prédation du patrimoine naturel et historique, en dévoyant des règles qui devraient protéger celui-ci. Une telle situation est la conséquence des multiples dérégulations ayant affaibli la maîtrise du sol sans profiter à l’intérêt général, qu’au contraire elles desservent.

Pour limiter les désastres environnementaux à Paris et afin de ne pas reproduire les erreurs du passé, un renforcement des protections du PLU est indispensable

Ainsi, dans le site du Couvent Reille, on peut affirmer que la densification prévue aura nécessairement des impacts négatifs:

– la perte spatiale de 1000m2 environ de la servitude EVP inscrite au PLU, soit 25% de la superficie réglementaire, du simple fait de l’intrusion des emprises bâties ainsi que des indispensables espaces de dégagement aux abords des futurs bâtiments, élevés sur 9 niveaux.

Les conséquences de telles amputations sur la pleine terre, sur les écosystèmes et sur la qualité végétale des lieux ne peuvent pas être négligées. .(plan joint)

– la rupture de la chaîne de continuité écologique qui relie le parc Montsouris à la trame verte du sud parisien , chaîne au sein de laquelle l’EVP du site Reille joue un rôle clef par son ouverture sur le large système végétal Sibelle -Sainte-Anne. Il convient de renforcer cette chaîne, au lieu de la briser en son centre par un obstacle massif et de l’entailler de toutes parts.

– une dévalorisation du patrimoine architectural, rendue inévitable du fait même de la densification, et ce sous trois types d’agressions : la destruction du bâtiment construit par l’architecte-urbaniste de la Ville de Paris Eugène Hénard,, l’enterrement du beau pavillon de René Lisch à 6m d’un immeuble de 9 niveaux (hauteur de 28m,), enfin l’enclavement du bâtiment principal du Couvent le rendant incompatible avec les usages de notoriété. La Chapelle se trouve en risque à son tour.

– subversion de l’usage des bâtiments conventuels, en substituant des fonctions mal adaptées à celles qui d’une façon naturelle sont adaptées à la destination des lieux : accueil, formation, recherche, pôle d’activités, résidence collective, en lien avec les bois et jardins.

L’ouverture de la phase II de la révision du PLU conduit à formuler les objectifs dans le cadre du PADD, avec lesquels les actions ne pourront plus désormais entrer en contradiction sauf à se démettre de sa propre parole. Parmi ces objectifs, doivent figurer en priorité ceux de la préservation du patrimoine historique et le renforcement des espaces verts protégés. De même, les exigences d’une diminution rapide des émissions carbone, de bio-masse pour le rafraîchissement urbain devront remplacer la création de nouveaux îlots de chaleur urbaine. Quant au souci de la biodiversité, il prime dans la pleine terre et ne saurait se réduire aux toitures et balcons.

Nous joignons à cette lettre le texte de l’appel « Sanctuarisons le site du Couvent Reille, pour un sursis à statuer » de la Commission Reille du Conseil de Quartier Montsouris Dareau.

C’est pourquoi, nous nourrissons l’espoir que la préservation intégrale du site du Couvent Reille et sa réutilisation dans le sens de la transition écologique seront l’occasion pour vous de montrer votre volonté de mettre vos intentions en acte.

Aussi nous vous demandons, Madame la Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers, de procéder au sursis à statuer sur la demande d’autorisation en cours, PC 075 114 21 V0042 afin de ne pas compromettre la mise en œuvre des objectifs de préservation du patrimoine naturel et architectural, ni celle des objectifs climatiques et écologiques annoncés pour le PADD pour inspirer les projets et du règlement du futur PLU de Paris.