Comme d’autres combats de proximité – Îlot Navarre, Cité Bergeyre, l’îlot situé entre les rues de Nantes et de l’Ourcq (19arr.) lutte pour garder un minimum d’espace, de respiration et de nature. En 2018, des promoteurs ont racheté en cœur d’îlot un ancien entrepôt servant comme atelier d’artiste pour le transformer en un immeuble de bureaux de 1200 sur 6 niveaux.

S’ensuivent 30 mois de combat contre un projet invasif au milieu d’un îlot dédié à l’habitat, déjà très dense, et pourtant calme et arboré. Le projet parait d’autant plus aberrant qu’il tente d’introduire au forceps 125 salariés dans un espace sous dimensionné en termes de sécurité. Bref, un projet hors sol, sur un terrain sans accès permanent à l’eau, dans un Paris déjà tellement dense et minéral, et dont les cartes de l’immobilier de bureau sont durablement rebattues du fait du COVID. Un projet qui affectera durablement les 440 habitants de l’îlot.

En deux ans, les riverains se sont beaucoup battus, mais le projet reprend depuis janvier, avec violence. Les promoteurs ont commencé par abattre sans autorisation les plots protégeant la porte cochère de l’immeuble attenant pour faire passer leurs engins de chantier. Un tapis roulant occupe la moitié du hall pour évacuer les déblais. Les habitants, outre la boue, le bruit ne peuvent plus fermer la porte d’accès à l’immeuble. À l’intérieur de l’îlot, les habitants – la plupart en télétravail – subissent le bruit à partir de 7h30. La plupart doit mettre un casque anti-bruit. Certains déménagent.

Notre îlot de verdure est également menacé. La pelleteuse du chantier doit décaisser jusqu’à 8 mètres de profondeur. Elle intervient abusivement sur la parcelle voisine et lacère les racines de ses arbres. Un prunellier en fleur s’est couché la semaine dernière. Notre tilleul, le plus bel arbre de l’îlot ne bénéficie d’aucune protection de son système racinaire malgré les recommandations des services technique de la Ville de Paris. Enfin, une partie du couvert végétal a été recouvert d’une pellicule de béton lors d’un coffrage sur le chantier. Anne Hidalgo promettait la plantation de 170.000 arbres avant les élections… Commençons par préserver ceux qui existent !

Le collectif de riverains Nantes-Ourcq