Les Parisiens voient tous les jours leurs grands arbres abattus, dans les squares et les places réaménagés (Denfert-Rochereau, Nation, République, Maillot par exemple), sur le trajet du Tram (Mortier, Montreuil), dans les écoles (ESPCI), dans les nouveaux programmes de logement publics (TEP Ménilmontant, Netter-Debergue, Village Reille…) ou privés (en particulier dans les jardins des congrégations). Le PLan Local d’Urbanisme n’est pas protecteur ou plutôt articule la disparition de la pleine terre.

La ville se targue de transparence mais FNE Paris qui l’interrogeait sur les détails de son bilan Espaces verts et Arbres n’a reçu aucune réponse de sa part. Il est certain que nous sommes bien en peine de trouver sur l’espace public ces 20.000 arbres annoncés

Voici notre lettre

Madame Anne Hidalgo

Maire de Paris

Hôtel de ville

75004 Paris

 

Objet: Demande de communication de données chiffrées et localisées relatives à la création de nouveaux espaces verts et de nouvelles plantations d’arbres sur la mandature, ainsi que celles concernant les surfaces de planchers construites.

Copie Mme l’adjointe en charge des espaces verts et Mme la directrice des espaces verts

Copie à la commission d’accès aux documents administratifs

 

Madame la Maire,

 

Dans la presse vous avez évoqué la création de 40 ha d’espaces verts nouveaux et la plantation de 20 000 arbres à Paris sous votre mandature. Nous serions très heureux de pouvoir nous en réjouir mais notre appréciation fondée sur notre pratique du terrain et les nombreux témoignages de destruction d’espaces verts et d’arbres en coeur de parcelles sont loin de coïncider avec ces données.

 

En réponse à la question SLC190604561 sur le site Paris.fr “Bonjour, la Maire de Paris comptabilise 40ha d’espaces verts nouveaux dans le Parisien nous nous en réjouissons mais pouvez-vous nous indiquer très précisément lieu par lieu où ils se trouvent,

Pouvez-vous nous préciser ces surfaces dans le cas du Parc Rives de Seine car bien qu’actuellement encore bituminé, il semble que ce soit l’emprise totale des berges qui est décomptée.

A l’heure de l’urgence climatique, il nous est absolument indispensable de connaître le bilan vert de Paris: ce que nous voyons c’est que le béton avance bien plus vite que les espaces verts et de respiration et qu’agriculture urbaine ne rime pas forcément avec ilot de fraîcheur.

Nous aimerions aussi savoir quelles sont les surfaces exactes débituminées dans les écoles.”

Il a été répondu de se rendre sur la plate-forme « Végétalisons Paris ».

Malheureusement cette carte n’est absolument pas lisible et les informations sont très imprécises. Chaque  vignette semble renvoyer à de la végétalisation ou une jardinière.

Faut-il en conclure que les 30 ha d’espaces verts sont en majeure partie des jardinières, en tous cas des dispositifs loin de ce que nous appelons des espaces verts ou espaces de nature ?

 

Par contre lorsque nous comparons les documents de l’APUR , le rapport de mai 2011 “Situation et perspectives de la place de la nature à Paris” cite 650 jardins et parcs publics parisiens hors bois boulogne/vincennes qui dépassent  580 ha. Aujourd’hui La Ville évoque 504 jardins publics pour 437 ha.

Nous aurions donc perdu depuis 2011 143 ha de jardins publics. Et encore, ce nombre ne prend pas en compte la disparition effrénée des espaces verts intérieurs en coeur d’ilots.

 

Puisque Paris vient de décréter avec raison l’urgence climatique, il est particulièrement important pour nos associations de connaître la situation réelle.

Aussi par la présente, nous sollicitons communication des chiffres et éléments factuels qui nous permettraient d’apprécier au plus près la réalité du développement des espaces de nature à Paris sous votre mandature.

Il s’agit notamment de connaître finement, localement la création d’espaces verts réellement nouveaux c’est à dire qui ne soient pas des espaces verts existant déjà ( comme la Petite Ceinture dont des tronçons sont ouverts au public , ou des jardins ou squares pris sur des espaces verts existants comme le square Frédéric Dard), précisant les espaces bituminés qui seraient débituminés (allée du bois de Vincennes, Berges de Seine.) et qui soient en pleine terre différenciés des jardinières ou d’une végétalisation sur dalles. Nous souhaitons aussi connaitre le nombre et la surface des toitures végétalisées et la comptabilisation des nouvelles plantations d’arbres en les différenciant du remplacements d’arbres existants, malades ou abattus lors de chantiers).

De la même façon, nous vous demandons ces chiffres pour les projets Parisculteurs en différenciant les espaces bétonnés ou bituminés dévolus à l’agriculture urbaine, des espaces écologiques colonisés par ces projets comme pour les projets sur les réservoirs Charonne, Grenelle, Passy que nous contestons, puisqu’ils détruisent des espaces écologiques existant au lieu d’en renforcer les qualités.

 

Nous vous demandons de même le bilan constructif de votre mandature, à comparer avec les précédentes, ainsi que les surfaces de plancher nouvellement créées de manière à préciser nos informations concernant la densification de Paris.

 

Enfin nous aimerions connaître le bilan constructif de la zone non aedificandi. Ce bilan en principe rendu public tous les ans est introuvable dans le bulletin municipal.

 

Une information exacte est en effet indispensable pour porter à la connaissance des Parisiennes et des Parisiens la réalité des efforts que la municipalité engage pour la préservation et le développement de la nature en ville que nous souhaitons la plus exemplaire possible.

 

Nous vous prions d’agréer, Madame la Maire, l’expression de notre parfaite considération.

 

Christine Nedelec

Présidente de FNE Paris