PROJET URBAIN MAINE MONTPARNASSE Paris 6,14,15 ème

LOCALISATION : 10 rue du Départ 75014,

le projet impacte 3 arrondissements : le 6ème, le 14 et le 15ème.

PROGRAMME : Rénovation du Centre commercial Maine Montparnasse et projet d’urbanisme

OPERATEUR : Syndicat des propriétaires EITMM et Ville de Paris

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Description

Le projet peut être consulté sur le site de la Ville de Paris. 

Seules ses grandes lignes sont indiquées ici.

Le Centre commercial, d’une surface foncière de 2,3 ha compte 30 200 m2 de commerces qui appartiennent au syndicat de propriétaires EITMM, également propriétaire de la Tour. Actuellement sous-exploité et conçu sur dalle, sa rénovation est le dernier grand projet de rénovation des constructions des années 1970 (gare, galerie gaité, Tour Montparnasse et tour CIT) qui avaient remodelé le quartier Montparnasse.

Les voies et liaisons ayant été conçues pour privilégier la vitesse de circulation automobile sont actuellement inadaptées et la Ville, propriétaire de 8 ha, présente un projet d’urbanisme, portant sur un périmètre beaucoup plus large.

 

VUE ACTUELLE PLACE DU 18 JUIN (6ème arrondissement) DEPUIS LA RUE DE RENNES

 La « ceinture »  de la dalle du centre commercial est très en retrait. 

Elle forme une place du 18 Juin trop vaste, conçue pour la circulation automobile.

 D’après le projet, la place  sera limitée à l’Est par une nouvelle constructions : à l’Est  ( à gauche): l’immeuble Le Parnasse. 

Construit dans  l’alignement du boulevard Montparnasse, cet immeuble obstruera  la vision de et vers la rue d’Odessa.

En mars 2018, par arrêté municipal, la Ville de Paris, représentée par M Missika, a fixé les orientations du projet d’urbanisme 

puis,pour la rénovation du Centre commercial, la Ville  constitué un groupement de commande avec les 289  co-propriétaires, représentée par la syndicat EITMM. 

Le 17 juillet 2019 Les parties désignent le projet lauréat, du cabinet Rogers Stirk Harbour+Partners (RSHP).

 

La maquette du projet. (présentée au public lors des diverses concertations)

A droite, en prolongement de la rue de Rennes, les nouveaux bâtiments forment une rue piétonnière centrale, de hauteur variées, qui sera en partie arborée, menant vers la Tour et la gare.

Leur alignement rétrécira les rues du Départ et de l ‘Arrivée de 8 mètres.

Les nouveaux emplacements construits sont :

– à droite, sur l’actuelle place du 18 Juin, vers la rue du Départ, l’immeuble culturel « Le Parnasse »

– à gauche sur la place Raoul Dautry l’immeuble d’habitation

Afin de pouvoir cheminer à pied de la place du 18 Juin jusqu’à la gare Montparnasse, le milieu du Centre commercial situé sur la dalle sera partiellement déconstruit pour le relier avec l’extérieur, le centre de l’actuelle dalle revenant au niveau de la rue et permettant de cheminer à pied depuis la rue de Rennes, vers la Tour Montparnasse et la gare.

Le projet d’urbanisme prévoit  de  réutiliser  la structure existante, ainsi que la piscine, de creuser en son milieu le Centre commercial, de surélever les parties conservées par des constructions légères en bois, et d’en agrandir la surface par des commerces ouvrant sur les rues du départ et de l’Arrivée pour atteindre une hauteur correspondant à 9 étages, et de construire sur deux espaces libres les deux nouveaux immeubles.

Observation : A cet endroit, le PLU limite la hauteur à 25 mètres.

Impacts sur la végétation 

L’existant est très peu végétalisé. 

– Les quelques jolis arbres situé place Raoul Dautry seront certainement abattus pour construire l’immeuble de 6 étages. Sur la place du 18 Juin, les arbres existants du côtés de la rue de Rennes ne semblent pas menacés.

Le projet améliorera donc incontestablement l’existant 

– Dans le nouveau centre commercial, il est prévu de planter de grands arbres parmi un foisonnement végétal,  selon le projet de « forêt urbaine » de Michel Desvignes, 

Le long de l’allée centrale de cheminement,  un étage de sous sol sera déconstruit et de la terre sera apportée pour pouvoir planter sur  une épaisseur de 1,80 m, sur cet emplacement très peu ensoleillé et en contrebas . 

Le projet prévoit la plantation de 2500 arbres ou arbustes dont plus  1500 « arbres » sur les 8 000 m2 de la forêt urbaine.

 

La possibilité de vrais grands arbres mais les allées  sont au dessus de la « forêt », sur des voies qui paraissent étroites et imperméables.

Impact sur le paysage

Malgré la densification prévue, le paysage et les liaisons (vers le métro, la gare, les équipements sportifs,  le jardin Atlantique et bien sur vers les commerces) seront très améliorés pour les piétons et les circulations douces. (voir ci dessous).

L’esthétique du Centre commercial sera beaucoup plus attractif, ce qui permettra d’attirer  les clients.

 

L’emplacement des constructions dépasse de tous les côté celui de  l’ancienne dalle, 

Les rues du Départ et  de l’Arrivée seront arborées mais rétrécies et ne sont pas reliées

Les perspectives de et vers la rue d’Odessa et l’avenue du Maine seront bouchées par les nouvelles constructions 

Les allées transversales (en rouge) créent un cheminement varié, autour de la végétation centrale 

Un parcours de jogging de 3 km sera aménagé autour de ce périmètre.

Impacts sur la qualité de vie

Dans le périmètre élargi,tous les accès seront facilités.

Concernant les loisirs, l’accès au Jardin Atlantique sera facilité et il sera créé une promenade sportive arborée en boucle de plus de 3 km qui sera reliée au chemin de grande randonnée parisienne (GRP). La piscine, actuellement enclavée sera conservée, facile d’accès, améliorée et les nageurs verront le ciel. Des serres sont prévues sur les toits.

Malgré ces améliorations, la qualité de la vie sera détériorée

En Mars 2018, l’ arrêté municipal, désignant M Missika représentant de la Ville, a fixé ainsi la  première priorité du projet d’urbanisme  : « Renforcer l’urbanité du site et réaliser un quartier mixte d’activités économiques, de logements dont des logements sociaux et équipements d’intérêt général; »

 

En rose et en jaune les deux bâtiments prévus en plus de l’emprise foncière actuelle.

les logements sont principalement prévus dans le bâtiment en jaune qualifié « d’erreur architecturale » lors de la réunion publique.

Les bâtiments en blanc  sont la tour Montparnasse et la tour CIT (bureaux et quelques commerces).

Malgré les diversifications prévues, le déséquilibre global du quartier se trouvent accentué.

– En réalité, très peu de logements et beaucoup d’activités La surface de logements représente environ ¼ des surfaces alors que les 3/4 seront des activités de bureaux et commerces, qui doubleront de surface, atteignant environ 60 000 m2.

– Pour accueillir quels commerces ? Il est affiché que la surface des commerces diminue de 13 000 m2  par rapport à la surface initiale de 30200  m2. Ainsi que le reconnaît l’EITMM, seuls 22 000  m2 étaient réellement exploités.

L’adjoint à la Maire du 14 ème,  Florentin Letissier, signale :« On va renvoyer une image de la consommation alors qu’il faut préserver le commerce de proximité ».

Face à la saturation déjà existante des transports en commun (RER, trains métro notamment lignes 13 et 4), aucune solution se dégage, alors que actuellement, dans ce quartier le nombre d’entrants quotidiens dépasse largement la moyenne parisienne, et que cette situation sera aggravée.

Concernant l’ensemble des rénovations du quartier, la Ville a donc échoué  partiellement à remplir l’objectif de mixité ainsi que l’objectif  premier  figurant dans le PLU pour ce projet : « restructurer le pôle d’échange intermodal Maine-Montparnasse-Vaugirard (trains, métros, bus, taxis, deux roues motorisées, piétons, vélos) pour en améliorer le fonctionnement. »

En effet, malgré l’amélioration de l’accès à certains de ces transports, leur saturation va nécessairement empirer.

Conclusion 

Le projet qui présente des aspects attrayants pourrait encore être amélioré en affectant moins de  surfaces  aux activités, et  en disposant différemment les bâtiments des nouveaux emplacements, afin de respecter les perspectives. 

Par ailleurs, il serait souhaitable aussi de réduire l’avancée de l’alignement, notamment  rue du Départ, de réduire les niveaux entre les allées passagères et la forêt urbaine située en contrebas et de perméabiliser les sols des allées de plein air.

La Ville a permis aux propriétaires de densifier tout en ne rééquilibrant pas la proportion d’activités par rapport aux logements.

Elle n’a donc pas rempli  ses objectifs de création d’un quartier mixte,  énoncé en premier dans l’arrêté municipal de mars 2018, ni l’objectif d’amélioration du fonctionnement des transports, qui figure en premier dans le PLU.

En conclusion, la Ville a prévu de densifier, de boucher des perspectives existantes (de/sur la rue d’Odessa et de/sur l’avenue du Maine) et a  cédé à l’EITMM le droit d’agrandir ses surfaces en empiétant sur les espaces publics, (notamment en permettant une avancée de 8 mètres de l’alignement de la rue du Départ),  tout en renonçant à remplir complètement à son rôle d’aménageur, afin de réduire les déséquilibres existants.