05/12/2019

                      FICHE DE SITE

                    ILE DE LA CITE

LOCALISATION : PARIS Ier et IVè

PROGRAMME : « 100 000 m2 de foncier disponible »

OPERATEURS : ETAT, VILLE DE PARIS, AP-HP …NOVAXIA

Description :

L’Etat est particulièrement impliqué puisqu’il possède directement ou au travers d’établissements publics une part importante du patrimoine immobilier bâti ou non (périmètres en rouge sur la carte).

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  • La mission Bélaval-Perrault :

En décembre 2015 et en accord avec Anne Hidalgo, François Hollande confiait à Philippe Bélaval et Dominique Perrault une mission sur le devenir de l’ile de la Cité, dans le contexte du transfert d’un certain nombre de services (Palais de Justice, Police judiciaire). Un rapport a été rendu public un an plus tard (cf. http://www.missioniledelacite.paris/ ). A ce jour, seul l’Hôtel-Dieu a fait l’objet d’un projet précis mais après l’incendie de l’église Notre Dame, sa restauration qui va s’engager pourrait relancer les initiatives.

35 propositions ont été formulées mais, curieusement, elles ne concernent pas vraiment la destination des espaces libérés -ou nouvellement créés (tourisme, commerces, bureaux … ?) ; toutefois, la densification est clairement assumée (= 100 000 m2 de foncier disponible). L’idée est de couvrir par des verrières une dizaine de cours intérieures des immeubles existants, d’investir les sous-sols ou de couvrir le marché aux fleurs…tout en restant dans les plafonds de hauteur actuels.

 

Proposition d’aménagement Bélaval-Perrault

  • L’Hôtel-Dieu :

L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), propriétaire de l’ensemble de l’Hôtel-Dieu, plus vieil hôpital de la capitale, avait lancé un appel à projets urbains innovant à la fin de 2017, dans le cadre d’un plan de transformation d’une partie de l’Hôtel-Dieu. L’offre lauréate est celle de Novaxia, promoteur immobilier privé, leader de la transformation urbaine. Si l’AP-HP reste propriétaire des 55.000 m2 du site de l’Hôtel-Dieu, elle en concède donc 20.000 à Novaxia, via la signature d’un bail de 80 ans, en échange d’une recette de 144 millions d’euros versés à l’AP-HP. Y a-t-il une véritable stratégie de l’AP-HP ? Avec 20 000m2 de moins et 144 M€ de plus, l’AP-HP saura-t-elle mieux remplir les missions qui lui incombent ?

pastedGraphic_1.png    Hôtel-Dieu, vue actuelle

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Hôtel-Dieu, projet

Impacts sur la végétation : à préciser, mais le végétal ne semble pas une grande préoccupation.

Impact sur le paysage : le rapport propose une relation améliorée à la Seine …pour mieux accueillir des bateaux de touristes ?

Impacts sur la qualité de vie : ?

Conclusion :

A ce stade, le rapport de Bélaval-Perrault ne reste qu’un ensemble de propositions, toutefois elles sont bien dans l’esprit des orientations actuelles de l’Etat, de la Ville de Paris et de leurs opérateurs : densifier et générer des recettes financières tout en ménageant, pour la forme, des effets cosmétiques de végétalisation ; très symboliquement, la vue 3D produite par la mission est colorée en vert et or : du vert pour les écolos et de l’or pour les opérateurs. Il y a donc lieu d’être particulièrement vigilants et exigeants. La première phase de transformation de l’Hôtel-Dieu semble assez révélatrice de ces façons de faire ; elle illustre aussi une pratique « au coup par coup » sans logique urbaine d’ensemble affichée et qui s’inscrit dans la logique de privatisation de l’urbain.

Le rapport Bélaval-Perrault a sûrement le mérite d’établir certains constats, toutefois il n’est absolument  pas à la hauteur des enjeux de ce site exceptionnel ; une vraie réflexions associant les parties prenantes reste à engager d’urgence avant qu’un grignotage immobilier ne se poursuive après avoir commencé à l’Hôtel-Dieu.

Associations :