FNE Paris attend le jugement de son recours contre la destruction de la prairie de Charonne par Parisculteurs et Paysan Urbain.
Détruire la vaste prairie du réservoir d’eau non potable de Charonne pour la remplacer par de la culture hors sol sous bâches plastiques est un contresens écologique que l’association France Nature Environnement Paris combat avec détermination : agriculture urbaine ne rime pas toujours avec écologie. Notre recours déposé en décembre 2017, n’empêche pas la ville, plutôt que d’en attendre le jugement, de vouloir passer en force.

Les travaux de destruction ont commencé.

A la place d’un espace naturel de respiration, indispensable à la ville, 6.000 m2 de prairie centenaire dont la gestion écologique et la fauche alimente les pensionnaires du Muséum d’Histoire Naturelle – un biotope ceint d’arbres et de vieux murs tout à fait exceptionnel en plein Paris – le projet «Paysan Urbain» prévoit une culture en bacs plastiques et sous bâches, de pousses vendues 97€ le kilo aux bobos ravis.


Les Parisiens devraient s’indigner mais une opération de communication orchestrée avec l’aide de la ville leur fera avaler la pilule. Paysan Urbain lance un appel à bénévoles pour venir planter les restes de la prairie qu’il s’apprête à détruire : soit 2500 m2 de prairie fleurie sur les 6000 m2 au départ, un beau jeu de « qui perd gagne pour les Parisiens », sans compter l’abattage de 2 des 8 arbres, dont la pérennisation avait été promise, ni l’argent dépensé par Eau de Paris pour créer sans autorisation, un portail et une rampe au bénéfice de Paysan Urbain. Le soutien que la ville porte à ces porteurs de projets semble aller loin sur le plan financier.

Il est plus surprenant quand il s’associe à un processus d’intimidation où des centaines de messages de harcèlement ont bloqué la messagerie de notre association pour l’empêcher de maintenir son recours.
L’autre visage d’un Paysan Urbain qui ne sème pas que des jolies fleurettes…

En matière d’agriculture urbaine, la ville de Paris se doit d’être exemplaire.